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Cette exposition, proposée par Alain Barthélémy et Valentin Defaux – étudiants de l'URN – marque un temps dans le cycle de recherche de ce premier. Une restitution à mi-parcours qui, par la présentation de premières formes, donne un aperçu d’une recherche se déployant sur trois ans.
Alain Barthélémy et Valentin Defaux sont deux artistes résidents du run-space Atelier SUMO. Ils développent chacun un travail qui se déploie sur les terrains de la sculpture, de l’installation, des pratiques numériques et de la vidéo. Ce sont certainement leurs échanges quotidiens, les conversations autour de la technique, des technologies, mais aussi une pratique d’atelier dans un espace commun, qui sont à l’origine de cette volonté de produire une exposition sous la forme d’un duo.
Présentation
Qu’est-ce qu’un pot d’échappement ? La réponse semble bien faire partie de la question. Le registre des objets techniques se définit en soi, par ce qui se nomme fonction, ce qui en substance n’est que ce qu’il fait. Pot d’échappement, liquide de refroidissement, processeur, condensateur, boîte de vitesse. Ces substantifs sont les blocs élémentaires d’un langage qui s’articule comme une mécanique bien huilée, le langage de la technique est un langage informatif.
Il existe une certaine continuité entre les technologies modernes et les technologies numériques. Un moteur, tout comme un micro-processeur, est une boîte noire dont il est impossible de deviner le fonctionnement par la simple observation. La spécificité des technologies numériques réside dans l’avènement d’un nouveau langage, un langage qui ne se contente plus seulement de décrire et d’informer, mais qui agit directement sur le monde. Ce langage performatif est le code informatique, ou code source pour les pratiquant·e·s. Le micro-processeur n’est donc plus seulement une boîte noire, c’est aussi une boîte vide qui attend de recevoir telle une incantation, un code source qui lui donnera vie et fonction.
Si la modernité nous a éloigné des dieux, il serait hâtif de penser que leur pouvoir nous a été livré généreusement afin de nous émanciper de leur emprise. La fable prométhéenne n’est peut-être qu’un artifice, qu’une ruse ayant pour but de nous mettre à l’ouvrage. Les lignes de production, les open spaces des sociétés de services peuvent nous paraître bien loin des forges et des carrières. Et pourtant, même si les nouveaux monuments ont dépassé depuis longtemps l’échelle du projet architectural, ils n’en restent pas moins de lointains échos des promesses d’un au-delà.
À propos d'Alain Barthélémy
Alain Barthélémy est artiste et curateur. Il écrit sur les cultures Internet, l’art contemporain et les nouveaux médias.
Il débute sa pratique artistique en 2010 avec une production principalement destinée à l'écran, proche de la scène du net.art de la fin des années 2000. Il participe en 2011 au programme de recherche spatial media de l'ENSAD Lab et voit son travail présenté à l'occasion de diverses expositions en ligne telles que Ceci n’est pas la fiac, Whitescreen #1 ou encore Time Extended (Fach & Asendorf). Il entreprend en 2013 un travail en atelier au sein de la David Dale Gallery and Studios à Glasgow puis de l'Atelier SUMO à Lyon.
Alain Barthélémy poursuit ensuite sa pratique artistique et curatoriale au sein de l'Atelier SUMO tout comme son projet de recherche au sein de l’Unité de Recherche numérique Art et Design Ensba Lyon / ESAD Saint-Étienne.
En 2021, il clôture son projet de recherche Blue Eyes lors de la soutenance de son DSRA mené au sein de l’Unité de Recherche Numérique de l'Ensba Lyon. Partant d'une enquête autour des rémanences de la croyance et du sacré dans un monde façonné par les technosciences, Blue Eyes a donné lieu à la création de formes plurielles dont, notamment, Divinarium, une exposition au Réfectoire des Nonnes fin 2018, ainsi qu'Evan, une fiction spéculative entre apprentissage machine et altérité synthétique.
À propos de Valentin Defaux
Diplômé des Beaux-arts de Nancy en 2015, Valentin Defaux travaille actuellement à Lyon au sein de l'Atelier SUMO. Il y développe une pratique multiple axée autour de la refabrication.
Les formes qu'il élabore semblent chercher une faille de sensibilité dans les fers de lance du rationnel, tels que les moteurs thermiques ou les modèles informatiques. Il s'attarde sur la conversation constante que nous entretenons avec notre environnement technique, et les façons qu'il a de nous ressembler.
Ainsi, le temps d'un film, les hauts fourneaux de l'usine de Pont-à-Mousson forment le théâtre de rites païens. Ailleurs, les pièces d'un 50cc se minéralisent jusqu'à devenir des artefacts sans âge.
Carton d'invitation de l'exposition Divinarium © Alain Barthélémy et Valentin Defaux
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