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(c.)lose
ENSBA Lyon
(d.)— 17 · 02 · 22 —(10:00)
Labo NRV, Ensba, Lyon
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Quentin Lannes.
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Infos

Durant ce séminaire, Quentin Lannes explore la question des avatars mortuaires.

Que reste-t-il de nos morts ? Ils se rappellent à nous à travers des photos, des lettres manuscrites, des films de famille ou encore des messages vocaux laissés sur des répondeurs. Nous retournons sur les lieux où nous avons vécu ensemble, portons une montre ou un bijou leur ayant appartenu, reproduisons leurs meilleures recettes.

Depuis trente ans, des traces numériques se sont ajoutées à ces vestiges matériels. À l’heure des comptes commémoratifs sur Facebook, quelque chose de nos proches disparus subsiste, des fantômes numériques constitués des contenus personnels et professionnels éparpillés sur internet.

Les séances de séminaire de l’Unité de recherche numérique ont lieu dans le petit amphi de l’ENSBA ou au labo NRV. Elles sont ouvertes à toustes les étudiant·e·s de l’ENSBA Lyon. Ces séances sont l’occasion de présenter et de discuter des travaux en cours des chercheur·euse·s de l’UR numérique.

Présentation

La question du destin des restes numériques de nos morts est explorée depuis une dizaine d’années, aussi bien dans la fiction que dans le réel. Quentin Lannes évoque l’épisode « Be Right Back » de la série d’anticipation Black Mirror, qui relate le décès d’un homme et la création de son avatar mortuaire au profit de sa veuve ; le chatbot Roman conçu par Eugenia Kuyda à partir des textos et e‐mails échangés avec son ami Roman Mazurenko, décédé prématurément ; le dadbot de James Vlahos, un bot vocal nourri des entretiens qu’il a conduit avec son père dans les dernières années de sa vie, ou encore l’hologramme de Robert Kardashian, mort en 2003, offert à sa fille Kim Kardashian par Kanye West.

Ces expérimentations font davantage qu’évoquer le souvenir de l’autre, elles tentent de convoquer sa présence – sans y parvenir tout à fait. Car, même si les données enregistrées sont authentiques, la doublure n’est jamais parfaite. Si un bot, aussi perfectionné soit-il, ne peut se substituer à la présence vivante, on peut alors penser ces avatars mortuaires comme une symbolisation même de l’absence : ils représentent la perte de l’autre et la font vivre, par leur caractère nécessairement lacunaire.

Pour illustrer cette réflexion, il s'appuie sur ses vidéos Racing a Ghost (2018), The unauthorized portrait of F. the man who wanted to live forever (2020) et comeback (2021).

À propos de Quentin Lannes

Quentin Lannes s’intéresse à la question des traces – numériques ou analogiques – que nous produisons plus ou moins consciemment et que nous laissons derrière nous. Il est donc attentif à l’évolution des dispositifs technologiques qui les produisent et aux usages qu’ils induisent.

En tant qu'artiste‑chercheur au sein de l'Unité de Recherche Numérique en art et design de l'ESAD Saint-Etienne/Ensba Lyon, ses recherches portent plus particulièrement sur les innovations technologiques au service de la mémoire et du deuil, en particulier sur les bots mémoriels qui permettent de dialoguer avec un être cher après sa mort. Ses projets sont empreints d’une forme de mélancolie que l’on pourrait nommer «digital spleen».

Quentin Lannes est diplômé de l’Esad TALM-Angers et de la HEAD – Genève. Il vit et travaille à Lyon depuis 2019.

seminaire-quentin-700x394 Image extraite de la vidéo comeback, 2021 © Quentin Lannes


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